R est un langage utilisé pour le traitement de données statistiques créé au début des années 1990 par deux chercheurs de l’université d’Auckland, Ross Ihaka and Robert Gentleman. Il reprend de très nombreux éléments du langage S créé par le statisticien américain John Chambers à la fin des années 1970 au sein des laboratoires Bell.
La première version stable a été rendue publique en 2000 : d’abord principalement diffusé parmi les chercheurs et les statisticiens “académiques”, R est aujourd’hui de plus en plus utilisé au sein des Instituts nationaux de statistiques.
À la différence d’autres logiciels de traitement statistique (SAS, SPSS ou Stata notamment), R est un logiciel libre : sa licence d’utilisation est gratuite et autorise chaque utilisateur à accéder, modifier ou redistribuer son code source. En pratique, il est maintenu par une équipe (la R Core Team) qui veille à la stabilité du langage et de ses implémentations logicielles.
Une des conséquences de cette philosophie “libre” présente dès les premières années du développement du langage est le rôle qu’y jouent les modules complémentaires, ou packages. Au-delà des “briques” fondamentales de la R Core Team, plusieurs milliers de packages sont disponibles et librement téléchargeables via le Comprehensive R Archive Network (ou CRAN) ou encore par le biais de plate-formes de développement collaboratif comme GitHub. Ces packages, dont l’installation est particulièrement simple dans R, enrichissent considérablement les fonctionnalités du logiciel et sont une de ses principales forces.
Remarque importante Comme de nombreux logiciels libres, R est très influencé par le fonctionnement du système d’exploitation Linux. À ce titre, certains éléments de sa syntaxe peuvent dérouter un utilisateur de Windows :
matable
de MATABLE
ou encore de maTable
, même sous Windows (contrairement à SAS notamment) ;/
et non des \
: ainsi, pour pointer vers le dossier V:\enquete\donnees
il faut saisir dans R V:/enquete/donnees
.
De manière plus générale, le fonctionnement de R est plus proche de celui d’un langage de programmation “classique” (Python, C, Java, etc.) que de celui des autres logiciels de traitements statistiques. Une manière d’introduire cet aspect fondamental du logiciel est de développer la célèbre citation de John Chambers:
To understand computations in R, two slogans are helpful:
Everything that exists is an object.
Everything that happens is a function call.
John Chambers
Tout ce qui existe et est manipulable dans R est un objet identifié par son nom et par son environnement de référence. Par défaut, tous les objets créés par l’utilisateur apparaissent dans l’environnement dit “global” (.GlobalEnv
) qui est implicite, de façon analogue à la bibliothèque WORK
de SAS.
Pour créer un objet, la méthode la plus simple consiste à assigner une valeur à un nom avec l’opérateur <-
. Par exemple :
a <- 4
assigne la valeur 4 à l’objet a
(dans l’environnement global). Dès lors, il est possible d’afficher la valeur de a
et de la réutiliser dans des calculs :
# Affichage de la valeur de a avec la fonction print() ...
print(a)
## [1] 4
# ... ou tout simplement en tapant son nom
a
## [1] 4
# Utilisation de a dans un calcul
2 * a
## [1] 8
# Définition et utilisation de b
b <- 6
a * b
## [1] 24
Il est bien sûr possible d’assigner à un nom non pas une valeur numérique unique (comme ici 4 à a
et 6 à b
) mais des données provenant d’une table externe.
Exemple Le code suivant associe à l’objet reg
les caractéristiques des régions dans le Code officiel géographique (COG) au 1er janvier 2017.
# Lecture du fichier du COG contenant le nom des régions
# et stockage dans l'objet dont le nom est `reg`
reg <- read.delim("reg2017.txt")
# Affichage de l'objet reg
reg
## REGION CHEFLIEU TNCC NCC
## 1 1 97105 3 GUADELOUPE
## 2 2 97209 3 MARTINIQUE
## 3 3 97302 3 GUYANE
## 4 4 97411 0 LA REUNION
## 5 6 97608 0 MAYOTTE
## 6 11 75056 1 ILE-DE-FRANCE
## 7 24 45234 2 CENTRE-VAL DE LOIRE
## 8 27 21231 0 BOURGOGNE-FRANCHE-COMTE
## 9 28 76540 0 NORMANDIE
## 10 32 59350 4 HAUTS-DE-FRANCE
## 11 44 67482 2 GRAND EST
## 12 52 44109 4 PAYS DE LA LOIRE
## 13 53 35238 0 BRETAGNE
## 14 75 33063 3 NOUVELLE-AQUITAINE
## 15 76 31555 1 OCCITANIE
## 16 84 69123 1 AUVERGNE-RHONE-ALPES
## 17 93 13055 0 PROVENCE-ALPES-COTE D'AZUR
## 18 94 2A004 0 CORSE
Dans tous les cas, les objets créés sont stockés dans la mémoire vive de l’ordinateur (comme dans Stata), ce qui présente des avantages et des inconvénients :
Une fois les objets sur lesquels on souhaite travailler créés (i.e. les tables importées), R dispose d’un grand nombre de fonctions pour transformer ces données et mener à bien des traitements statistiques. Dans R une fonction est un type d’objet particulier : une fonction est identifiée par son nom (dans un environnement de référence) suivi de parenthèses.
Exemple La fonction ls()
(sans argument) permet d’afficher les objets chargés en mémoire.
# Affichage des objets chargés en mémoire avec ls()
ls()
## [1] "a" "b" "reg"
Il y a pour l’instant trois objets en mémoire : a
, b
et reg
.
Progresser dans la maîtrise de R signifie essentiellement étendre son “vocabulaire” de fonctions connues. Avec le temps, il est fréquent que l’on revienne sur d’anciens codes pour les simplifier en utilisant des fonctions découvertes entre temps (ou parfois en exploitant mieux les mêmes fonctions !).
Il est également extrêmement facile et courant dans R de créer ses propres fonctions.
Exemple La fonction monCalcul()
renvoie le résultat de param1 * 10 + param2
, où param1
et param2
sont deux nombres.
# Définition de la fonction monCalcul()
monCalcul <- function(param1, param2){
resultat <- param1 * 10 + param2
return(resultat)
}
# Test de la fonction monCalcul() avec les valeurs 1 et 3
monCalcul(1, 3)
## [1] 13
# Test de la fonction monCalcul() avec les valeurs a et 2
a
## [1] 4
monCalcul(a, 2)
## [1] 42
Quand on saisit uniquement le nom de la fonction (sans parenthèse), R affiche son code :
# Affichage du code de la fonction monCalcul()
monCalcul
## function(param1, param2){
## resultat <- param1 * 10 + param2
## return(resultat)
## }
À noter que rien ne distingue les fonctions pré-chargées dans le logiciel (comme read.delim()
ou ls()
utilisées précédemment) des fonctions créées par l’utilisateur. Il est ainsi tout à fait possible d’afficher le code de ces fonctions.
# Affichage du code de la fonction read.delim()
read.delim
## function (file, header = TRUE, sep = "\t", quote = "\"", dec = ".",
## fill = TRUE, comment.char = "", ...)
## read.table(file = file, header = header, sep = sep, quote = quote,
## dec = dec, fill = fill, comment.char = comment.char, ...)
## <bytecode: 0x8f0d658>
## <environment: namespace:utils>
C’est une conséquence du caractère “libre” du logiciel : non seulement le code des fonctions pré-chargées est consultable, mais il est également modifiable.
Exemple Il est tout à fait possible dans R (même si cela n’a a priori pas grand intérêt…) de modifier la signification des signes arithmétiques (qui comme toutes les autres opérations dans R correspondent à des fonctions).
# On décide d'associer au signe + l'opération effectuée habituellement
# par le signe - :
`+` <- `-`
# Le signe + est désormais associé à la soustraction :
2 + 2
## [1] 0
Cet exemple illustre la très grande souplesse de R comme langage : tous ses aspects sont modifiables, si bien qu’il est possible de développer facilement des programmes R parfaitement adaptés aux besoins les plus spécifiques.
En tant que tel, R est un langage susceptible d’être implémenté dans de nombreuses interfaces. Le choix est fait ici de présenter d’abord son implémentation minimale (en mode “console”) puis une implémentation beaucoup plus complète par le biais du programme RStudio. Dans tous les cas, la plate-forme utilisée est Windows.
Par défaut sous Windows, R est fourni avec une interface graphique minimiale (Rgui.exe
), dont la fenêtre principale est une console, c’est-à-dire un terminal dans lequel taper des instructions (comparable à l’invite de commandes Windows). Les instructions sont à taper après le signe >
en rouge.
Toutes les commandes peuvent être passées au logiciel par le biais de la console, même si en pratique les commandes les plus longues sont stockées et soumises depuis un fichier de script (cf. la sous-partie suivante). En particulier, il est fréquent d’effectuer dans la console:
des assignations et des rappels de valeur : le signe <-
permet d’assigner des valeurs à des noms pour être réutilisées ultérieurement. Quand une valeur est assignée à un nom, il suffit de taper le nom dans la console pour afficher la valeur.
ls()
affiche tous les objets en mémoire ;str(a)
affiche les caractéristiques (ou encore la structure) de l’objet a
(son type, sa longueur, etc.) ;rm(a)
supprime l’objet a
.des requêtes pour l’aide : pour afficher l’aide sur une fonction dont le nom est maFonction
, il suffit d’utiliser help(maFonction)
ou plus simplement ? maFonction
.
des opérations simples : le tableau ci-dessous présente quelques opérations arithmétiques et les symboles correspondant en R.
Code R | Résultat |
---|---|
a + b |
Somme de a et b |
a - b |
Soustraction de b à a |
a * b |
Produit de a et b |
a / b |
Division de a par b |
a ^ b |
a puissance b |
a %/% b |
Quotient de la division euclidienne de a par b |
a %% b |
Reste de la division euclidienne de a par b |
sqrt(a) |
Racine carrée de a |
Il est souvent très utile de mesurer et d’afficher la durée d’un traitement un peu long (script exécuté régulièrement par exemple). La fonction system.time()
de R n’affiche néanmoins que le temps écoulé en secondes, ce qui n’est guère lisible. L’objectif de ce cas pratique est de convertir une durée de secondes en minutes-secondes.
Ouvrez une session AUS (en utilisant votre idep et votre mot de passe) et lancez le programme R (pas Rstudio).
Dans la console, associez la valeur 2456 à l’objet duree
. C’est sur cette durée (en secondes) que vont porter tous les calculs. Une fois assignée, rappelez la valeur de duree
dans la console.
Calculez le nombre de minutes correspondant à la valeur de duree
. Comment obtenir un nombre entier (cf. le tableau des opérations arithmétiques) ? Associez cette valeur à l’objet min
.
Calculez le nombre de secondes restantes une fois le nombre de minutes déterminé. Vous pouvez utiliser la flèche \(\uparrow\) du clavier pour rappeler et modifier le code que vous venez de soumettre. Associez cette valeur à l’objet sec
.
Utilisez la fonction help()
(ou de façon équivalente ?
) pour recherchez de l’aide sur la fonction paste()
. Que se passe-t-il quand vous soumettez le code
paste("La durée est de", duree, "secondes.")
En utilisant tous ces éléments, afficher dans la console le texte :
[1] "Le traitement a duré 40 minutes et 56 secondes."
Par défaut en mode console, l’utilisateur ne dispose d’aucune information sur les objets stockés en mémoire. L’objectif de ce cas pratique est de vous familiariser avec les principales fonctions de manipulation des objets en mémoire.
Utilisez la fonction ls()
(sans argument) pour afficher les objets actuellement stockés en mémoire. Affectez la valeur 567 à l’objet Duree
(avec un D
majuscule) et relancez la fonction ls()
. Pourquoi R distingue-t-il les objets duree
et Duree
?
Associez à l’objet monTexte
la chaîne de caractère "Hello world!"
. En utilisant la fonction str()
, comparez les caractéristiques des objets duree
et monTexte
. À quel type chacun de ces deux objets appartient-il ?
Utilisez la fonction rm()
pour supprimer les objets Duree
et monTexte
. Vérifiez que la suppression est effective (et n’a pas affecté duree
) en relançant la fonction ls()
.
Recherchez de l’aide sur la fonction rm()
, et plus spécifiquement sur son argument list
. En utilisant cet argument combiné avec la fonction ls()
, écrivez une instruction qui supprime tous les objets dans l’environnement de travail de R.
Quoique toutes les fonctionnalités de R soient accessibles en mode console, ce type d’interface présente l’inconvénient majeur de ne pas permettre de garder facilement une trace du code saisi (sinon par le biais de l’historique des commandes accessible par \(\uparrow\)). Pour combler ce manque, les différentes interfaces graphiques de R permettent d’utiliser des scripts au format .R
, à l’image des éditeurs de SAS (fichiers .sas
) ou des do-file de Stata (fichiers .do
).
En particulier, l’environnement de développement RStudio propose de nombreuses fonctionnalités qui rendent l’utilisation de R beaucoup plus simple et intuitive : explorateur d’environnements, colorisation et auto-complétion du code, afficheur de fenêtres d’aide et de résultats, etc.
À l’ouverture de RStudio, en règle générale trois panneaux sont visibles :
>
. Pour vider l’intégralité de la console, taper Ctrl + L
.ls()
, les objets présents dans l’environnement de travail (ou “environnement global”); comme la touche \(\uparrow\) dans la console, l’historique rappelle toutes les commandes saisies.En appuyant sur “Nouveau” > “Script R” (bouton entouré en rouge dans la figure précédente), les fenêtres se réorganisent pour faire apparaître une zone de texte : l’éditeur de script.
L’utilisation de l’éditeur de scripts sous RStudio est analogue à celle de l’éditeur sous SAS ou du do-file editor de Stata :
.R
, mais le fichier est directement lisible par n’importe quel éditeur de texte (bloc-note ou Notepad++ sous Windows par exemple) ;#
à chaque ligne) en vert clair, les objets en noir, les nombres en bleu et les chaînes de caractère (entre ""
ou ''
) en vert foncé. Pour commenter plusieurs lignes de code simultanément, il suffit d’utiliser le raccourci Ctrl + Maj + C;
Ce cas pratique reprend les éléments du cas pratique 1.1. Son objectif est de construire une fonction conversion()
qui, à partir d’un paramètre duree
exprimé en secondes, crée une chaîne de caractère du type
[1] "Le traitement a duré `min` minutes et `sec` secondes."
Toujours sur AUS, ouvrez le programme RStudio. Créez un nouveau script et sauvegardez-le par exemple sous votre répertoire personnel U:\
.
En vous inspirant de l’exemple de la fonction monCalcul()
(cf. supra), écrivez dans le script une première version de la fonction conversion()
qui, à partir du paramètre duree
, affiche le temps en secondes correspondant (sans le modifier dans un premier temps).
Intégrez à la fonction conversion()
les éléments définis aux différentes étapes du cas pratique 1.1 (définition de min
, de sec
, concaténation avec la fonction paste()
) pour atteindre le résultat désiré. Testez votre fonction avec les valeurs 2456 et 7564.
Observez comment l’éditeur colorise votre code, mais aussi les différents objets créés dans l’explorateur d’environnements. Saisissez dans l’éditeur ou la console les lettres conver
et utilisez l’auto-complétion pour sélectionner votre fonction. Ajoutez des commentaires (précédés par #
), manuellement ou en utilisant le raccourci clavier Ctrl + Maj + C.
Explorer des données statistiques avec R est relativement intuitif, en particulier grâce aux fonctionnalités de RStudio : affichage des objets chargés en mémoire, explorateur d’objets, auto-complétion. Manipuler des données exige en revanche une plus grande maîtrise des briques élémentaires du langage qui sont présentées en détails dans le module 2 de la formation.
R travaille sur des objets stockés en mémoire : pour explorer des données, la première étape consiste donc à les charger en mémoire depuis leur emplacement sur le disque dur de l’ordinateur. On utilise en général pour ce faire la fonction load()
:
# Chargement des données du fichier module1.RData
load("Y:/Documentation/R/R_initiation/donnees/module1.RData")
# NOTE : DANS R LES CHEMINS SONT INDIQUES AVEC DES / ET NON DES \
La fonction load()
charge dans l’environnement de travail les objets contenus dans le fichier module1.RData
en les décompressant au passage (par défaut les fichiers saugevardés par R sont compressés). L’environnement de travail comporte désormais deux nouveaux objets :
# Fichiers présents dans l'environnement de travail
ls()
## [1] "bpe" "conversion" "rp"
# Caractéristiques de l'objet bpe
str(bpe)
## 'data.frame': 358 obs. of 8 variables:
## $ ancreg : chr "11" "11" "11" "11" ...
## $ reg : chr "11" "11" "11" "11" ...
## $ dep : chr "92" "92" "92" "92" ...
## $ depcom : chr "92046" "92046" "92046" "92046" ...
## $ dciris : chr "92046_0000" "92046_0000" "92046_0000" "92046_0000" ...
## $ an : chr "2015" "2015" "2015" "2015" ...
## $ typequ : chr "D104" "D109" "F102" "F107" ...
## $ nb_equip: num 1 1 2 1 2 1 2 1 1 1 ...
L’objet bpe
correspond à une extraction de la Base permanente des équipements 2015 restreinte aux équipements de la ville de Malakoff (code Insee 92046). La nomenclature des équipements est présentée sur cette page.
Pour parcourir ce fichier dans RStudio, il suffit de cliquer sur son nom dans l’explorateur d’environnements. Plusieurs manipulations peuvent par ailleurs être effectuées de façon relativement intuitive:
afficher les premières lignes avec la fonction head()
, les dernières lignes avec la fonction tail()
:
# Affichage des premières et dernières lignes de l'objet bpe
head(bpe)
## ancreg reg dep depcom dciris an typequ nb_equip
## 1 11 11 92 92046 92046_0000 2015 D104 1
## 2 11 11 92 92046 92046_0000 2015 D109 1
## 3 11 11 92 92046 92046_0000 2015 F102 2
## 4 11 11 92 92046 92046_0000 2015 F107 1
## 5 11 11 92 92046 92046_0000 2015 F111 2
## 6 11 11 92 92046 92046_0000 2015 F112 1
tail(bpe)
## ancreg reg dep depcom dciris an typequ nb_equip
## 353 11 11 92 92046 92046_0111 2015 D233 1
## 354 11 11 92 92046 92046_0111 2015 D235 1
## 355 11 11 92 92046 92046_0111 2015 D301 1
## 356 11 11 92 92046 92046_0111 2015 D501 2
## 357 11 11 92 92046 92046_0111 2015 E101 5
## 358 11 11 92 92046 92046_0111 2015 F121 1
accéder au contenu d’une variable avec l’opérateur $
(ici uniquement les 20 premières valeurs pour des raisons de présentation) :
# Affichage des premières de la variable codant le type d'équipement
bpe$typequ
## [1] "D104" "D109" "F102" "F107" "F111" "F112" "F113" "F120" "F121" "F303"
## [11] "A301" "A401" "A402" "A403" "A404" "A504" "A507" "B101" "B304" "B306"
calculer le total et des statistiques descriptives sur une variable de nature quantitative avec les fonctions sum()
et summary()
:
# Total et distribution de la variable dénombrant le nombre d'équipements
# par iris et par type
sum(bpe$nb_equip)
## [1] 867
summary(bpe$nb_equip)
## Min. 1st Qu. Median Mean 3rd Qu. Max.
## 1.000 1.000 1.000 2.422 3.000 33.000
déterminer les modalités distinctes et tabuler une variable de nature qualitative avec les fonctions unique()
et table()
:
# Liste des iris associés à la commune de Malakoff
unique(bpe$dciris)
## [1] "92046_0000" "92046_0101" "92046_0102" "92046_0103" "92046_0104"
## [6] "92046_0105" "92046_0106" "92046_0107" "92046_0108" "92046_0109"
## [11] "92046_0110" "92046_0111"
# Nombre de types d'équipements distincts par iris à Malakoff
table(bpe$dciris)
##
## 92046_0000 92046_0101 92046_0102 92046_0103 92046_0104 92046_0105
## 10 20 46 35 27 61
## 92046_0106 92046_0107 92046_0108 92046_0109 92046_0110 92046_0111
## 35 37 29 9 29 20
faire des représentation graphiques simples avec les fonctions pie()
, barplot()
et plot()
:
# Représentation du nombre de type d'équipement par iris
pie(
table(bpe$dciris)
, main = "Nombre de types d'équipements par iris\nde la ville de Malakoff"
)
Remarque D’un point de vue technique, l’objet bpe
est de type data.frame
, qui correspond au format le plus fréquent pour les tables de données dans R. Ce type d’objet est relativement complexe et est présenté en détails dans le module 3 de la formation.
Ce cas pratique vise à charger et à effectuer quelques manipulations simples sur une extraction du fichier du recensement de la population (RP) 2013 dans les Hauts-de-Seine (accessible sur le site de l’Insee). Les données ont été préalablement téléchargées et converties (cf. sous-partie suivante) et sont contenues dans le fichier module1.RData
.
Utilisez la fonction load()
pour charger les données contenues dans le fichier Y:\Documentation\R\R_initiation\donnees\module1.RData
. Pensez à bien utiliser des /
et non des \
dans le chemin du fichier (sans quoi le chargement ne fonctionnera pas). Affichez les caractéristiques de l’objet rp
: combien ce fichier comporte-t-il d’observations et de variables ? Affichez ses premières lignes.
Utilisez l’opérateur $
pour afficher les valeurs de la variable de pondération IPONDI
. Pensez à bien respecter la casse du nom de la variable. Appliquez la fonction sum()
à la variable IPONDI
pour déterminer la population totale des Hauts-de-Seine au sens du RP 2013 (i.e. calculer la somme de la variable IPONDI
).
Affichez les modalités distinctes de la variable SEXE
. Appliquez la fonction table()
à cette variable pour déterminer la répartition par sexe des individus recensés. Utilisez la fonction pie()
pour représenter cette répartition.
En règle générale, les fichiers de données sur lesquels on souhaite travailler ne sont pas en format R natif : il convient donc de les importer. R dispose de très nombreuses fonctions pour importer des données provenant d’autres logiciels (notamment SAS). Toutes ne sont cependant pas chargées par défaut au démarrage du logiciel, mais sont facilement accessibles par le biais de packages.
Le “fil rouge” de cette sous-partie est l’importation d’autres données de la Base permanente des équipements (relatives à Montrouge, code Insee 92049) et stockées dans différents formats (bpe2.csv
, bpe2.sas7bdat
). L’utilisation des packages est présentée en parallèle.
Remarque Pour faciliter l’import de plusieurs fichiers, on modifie le répertoire de travail (working directory) de R : il s’agit du répertoire dans lequel le logiciel recherche par défaut les fichiers sur lesquels travailler. Une fois le répertoire de travail convenablement défini (avec la fonction setwd()
), il suffit de saisir le nom du fichier à importer pour que R le trouve automatiquement :
# Définition du répertoire de la formation comme répertoire de travail
setwd("Y:/Documentation/R/R_initiation/donnees")
# Utilisation de la fonction load() sans avoir à indiquer le chemin
load("module1.RData")
read.table()
R dispose nativement d’un fonction capable de lire les fichiers dits “plats” (.txt
, .csv
ou .dlm
le plus souvent) : la fonction read.table()
(taper ? read.table
pour afficher sa page d’aide). Cette fonction comporte un grand nombre de paramètres susceptibles d’être ajustés au format du fichier en entrée : délimiteur, séparateur de décimales, etc.
Afin de faciliter l’utilisation de cette fonction, des fonctions “alias” sont également disponibles qui correspondent à des versions pré-paramétrées de read.table()
. En particulier :
read.csv()
importe des fichiers dont les colonnes sont séparées par des virgules ;read.delim()
importe des fichiers dont les colonnes sont séparées par des tabulations.Les colonnes du fichier bpe2.csv
utilisé dans cet exemple sont séparées par des virgules (comme ceux des fichiers produits par défaut par LibreOffice Calc) : c’est donc la fonction read.csv()
qu’il convient d’utiliser :
# Chargement du fichier bpe2.csv
bpe2_csv <- read.csv("bpe2.csv")
# Remarque : le fichier bpe2.csv est dans le répertoire de travail
# (modifié plus haut à l'aide de setwd()) donc il suffit d'indiquer
# son nom pour que R le retrouve.
# Premières lignes de bpe2_csv
head(bpe2_csv)
## ancreg reg dep depcom dciris an typequ nb_equip
## 1 11 11 92 92049 92049_0000 2015 B301 1
## 2 11 11 92 92049 92049_0000 2015 F101 1
## 3 11 11 92 92049 92049_0000 2015 F112 2
## 4 11 11 92 92049 92049_0000 2015 F114 1
## 5 11 11 92 92049 92049_0000 2015 F120 1
## 6 11 11 92 92049 92049_0000 2015 F121 4
.sas7bdat
avec le package haven
Au-delà des fonctions natives de R, plusieurs packages permettent d’importer facilement des données dans R, comme le package haven
pour les fichiers de données SAS en format .sas7bdat
(entre autres). Dans RStudio, la sous-fenêtre Packages de la fenêtre de visualisation (en bas à droite par défaut) permet d’afficher l’ensemble des packages installés avec une description succincte.
Une des principaux avantages de R est de disposer d’un très grand nombre de packages complémentaires (12 094 au 26/01/2018) très faciles à installer. Pour installer un package, il suffit en effet de saisir:
# Installation du package haven
install.packages("haven")
# Remarque : A ne faire qu'une seule fois
Remarque Lors de l’installation d’un package, il arrive qu’une fenêtre apparaisse pour demander de choisir un “miroir” pour le téléchargement des fichiers. Comme pour la plupart des logiciels libres, les éléments constitutifs de R ne sont pas disponibles sur un seul serveur mais sur une multitude de serveurs identiques (d’où le nom “miroir”), en général maintenus par des universités ou des institutions de recherche. N’importe quel “miroir” peut donc faire l’affaire, mais il est courant de privilégier le serveur le plus proche géographiquement (plusieurs miroirs sont situés à Paris).
Si nécessaire, le programme télécharge et installe également, en plus du package demandé, l’ensemble des dépendances indispensables à son fonctionnement. Il est en effet fréquent qu’un package s’appuie sur des fonctionnalités proposées par d’autres packages non pré-installés par défaut. Pour connaître la liste des dépendances d’un package, il suffit de consulter les rubriques Depends et Imports de sa page de référence sur le Comprehensive R Archive Network (CRAN). Par exemple pour le package haven
: https://CRAN.R-project.org/package=haven
Le package haven
est pré-installé sous AUS, il n’est donc pas nécessaire de le réinstaller. Pour utiliser les fonctionnalités qu’il apporte, il suffit de le charger avec la fonction library()
(à faire à chaque session de travail avec le package) :
# Chargement du package haven
library(haven)
# Remarque : A faire à chaque session de travail avec le package
Pour importer des fichiers .sas7bdat
dans R, il ne reste donc plus qu’à utiliser la fonction read_sas()
qu’apporte le package haven
.
# Import du fichier bpe2.sas7bdat
bpe2_sas <- read_sas("bpe2.sas7bdat")
# Premières lignes de bpe2_sas
head(bpe2_sas)
## # A tibble: 6 x 8
## ancreg reg dep depcom dciris an typequ nb_equip
## <chr> <chr> <chr> <chr> <chr> <chr> <chr> <dbl>
## 1 11 11 92 92049 92049_0000 2015 B301 1.00
## 2 11 11 92 92049 92049_0000 2015 F101 1.00
## 3 11 11 92 92049 92049_0000 2015 F112 2.00
## 4 11 11 92 92049 92049_0000 2015 F114 1.00
## 5 11 11 92 92049 92049_0000 2015 F120 1.00
## 6 11 11 92 92049 92049_0000 2015 F121 4.00
Une fois des données importées, il est souvent utile de les sauvegarder sur le disque dur dans un format susceptible d’être lu rapidement par R à l’aide de la fonction save()
.
La fonction save()
est le pendant de la fonction load()
. Elle permet de sauvegarder un ou plusieurs fichiers que la fonction load()
recharge tels quels (en particulier avec le même nom) dans l’environnement de travail :
# Sauvegarde des fichiers importés dans le fichier bpe2.RData
save(bpe2_csv, bpe2_sas, file = "bpe2.RData")
# Suppression des fichiers bpe2_csv et bpe2_sas
rm(bpe2_csv, bpe2_sas)
ls()
## [1] "bpe" "conversion" "rp"
# Chargement du fichier bpe2.RData
load("bpe2.RData")
ls()
## [1] "bpe" "bpe2_csv" "bpe2_sas" "conversion" "rp"
Les fichiers .RData
sauvegardés sont compressés par défaut, ce qui diminue considérablement leur taille sur le disque.
Les données du Code officiel géographique (COG) sont diffusées sur le site de l’Insee en plusieurs formats (notamment .txt
). Ce cas pratique vise à importer ces données dans R et à les sauvegarder en format R natif.
On cherche à importer le fichier depts2017.txt
. Il s’agit d’un fichier dont les colonnes sont séparées par des tabulations \t
: quelle fonction semble adaptée selon vous pour importer ce fichier ? Utilisez-la pour lire ce fichier dans l’objet dep
. Affichez-en les caractéristiques ainsi que les premières lignes.
Le fichier arrond2017.sas7bdat
correspond à la table des arrondissements convertie au format .sas7bdat
. Utilisez le package haven
pour importer ce fichier dans l’objet arrond
. Affichez-en les caractéristiques et les premières lignes.
Sauvegardez les objets dep
et arrond
dans le fichier U:\cog.RData
à l’aide de la fonction save()
. Vérifiez que le fichier est bien créé dans le répertoire que vous avez indiqué et comparez sa taille sur le disque avec celle des fichiers .csv
et .sas7bdat
d’origine.
Supprimez l’ensemble des objets de l’environnement de travail puis rechargez les fichiers du COG en utilisant la fonction load()
sur cog.RData
. Vérifiez que les objets concernés sont bien de nouveau présent dans l’environnement de travail.
Remarque Contrairement à un fichier .sas7bdat
ou à un fichier .csv
, un fichier .RData
peut contenir plusieurs fichiers de données différents (par exemple toutes les tables du même millésime d’une enquête).
Le format .rds
(et les fonctions associées saveRDS()
et readRDS()
) permet de retrouver dans R le mode de fonctionnement des autres logiciels statistiques, à savoir un fichier de données par fichier sur le disque:
# Sauvegarde de l'objet dep en .rds
saveRDS(dep, file = "dep.rds")
# Chargement du fichier dep.rds dans l'objet dep_bis
dep_bis <- readRDS("dep.rds")
str(dep_bis)
## 'data.frame': 101 obs. of 6 variables:
## $ REGION : int 84 32 84 93 93 93 84 44 76 44 ...
## $ DEP : Factor w/ 101 levels "01","02","03",..: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 ...
## $ CHEFLIEU: Factor w/ 101 levels "01053","02408",..: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 ...
## $ TNCC : int 5 5 5 4 4 4 5 4 5 5 ...
## $ NCC : Factor w/ 101 levels "AIN","AISNE",..: 1 2 3 4 45 5 6 7 8 9 ...
## $ NCCENR : Factor w/ 101 levels "Ain","Aisne",..: 1 2 3 4 46 5 6 7 8 9 ...
# Comparaison de dep et de dep_bis
identical(dep, dep_bis)
## [1] TRUE
Quoique moins connues, on recommande souvent (par exemple ici) de privilégier les fonctions saveRDS()
/readRDS()
à save()
/load()
, ne serait-ce que pour éviter les conflits de noms et les écrasements inintentionnels de données qui peuvent en résulter.